Cette pièce est un rêve. La compagnie MéMé BaNjO convoque ici un fantasme de communauté quelque peu ésotérique, qui nous ramène à l'être ensemble et au faire ensemble, et à une certaine « tribalité ».  Certainement filtré et distancié par notre histoire occidentale cette pièce n'en titille pas moins une sorte de manque, de besoin de faire corps, ensemble, d'atavisme ancestral. Ce travail évoque aussi une forme de cosmogonie, une saveur d'animisme, un rapport au monde subtile et joyeux, à la fois direct et mystérieux.
Une tribu (bande, communauté, famille, troupe, compagnie), construit un totem/matrice et traverse des états très contrastés, qui oscillent de la calme harmonie à l'envoutement et la prière dansée, et de la liesse au chaos. Ces corps à la fois disparates et liés les uns aux autres dans l'appartenance au projet commun, vont danser et inventer un espace dynamique et poétique emprunt d'étrangeté et non dénué de cocasserie ou d'un burlesque joyeux.